Tu connais M. Brunn, l'auteur du très fameux livre Le Commerce International dans le Monde au XXè siècle ?
Alors c'est mon prof d'histoire économique et sociale à l'époque contemporaine, que j'ai le vendredi de 14h à 15h, pour la plus grande allégresse de tous les élèves qui suivent le cours.
Déjà , on peut noter qu'il a des idées suicidaires, ou bien l'envie de voir une révolte de ses propres yeux, qu'en sais-je, mais tu noteras que dans un cours d'histoire économique et sociale, ne parler que d'économie, c'est profondément courageux quand on sait qu'il y a des bandes de syndicalistes-communistes-trucs en -istes dans la salle (je suis plutôt au fond de la salle et une des phrases récurrentes que j'entends c'est "quand est-ce qu'on parle du social ?").
Bref, l'ambiance dans la salle pendant cette heure de cours tape dans l'un brin paradoxal.
Elle navigue entre les gémissements faibles de souffrance, comme si c'était une salle de convalescence dans un hôpital, un fraîchement amputé d'la jambe avoisinant un grand brûlé (note qu'à mon avis dans un hôpital ils sont pas dans le même service, quand j'y pense, mais on a qu'à dire un hôpital d'il y a méga longtemps).
Et d'autre part, on entend assez fréquemment des éclats de rire, absolument nerveux à mon avis (je confirme, c'est franchement convulsif), venant de gorges éparses.
Mais alors, la dernière fois, même si je sais que personne l'a lu, je t'ai mis le plan du cours, du coup ça te donne une idée de l'esclaffe.
Ensuite, deux-trois êtres humains de ma connaissance ont eu l'honneur d'entendre la voix du prof, parce qu'enregistrer le cours sur lecteur MP3, c'est le bien (3), des fois que j'ai une absence pendant le cours et que j'oublie de noter.
Qui plus est, le prof est assez dingue dans son genre, et ça doit venir de ça les rires nerveux, là .
(Prépare-toi présentement à subir une énumération des faits et gestes gaussants du prof, ou à refermer la fenêtre, au choix)
Déjà , il est d'une logique imparable :
"... le traité de commerce avec diminution des droits de douane, ce qui a pour conséquence de diminuer les droits de douane."
"Blablabla et/ou, parce qu'il peut y avoir "et" ou "ou", blablabla" (j'ai pas retenu ce qu'il y avait à la place des "blablabla", mea culpa).
Ensuite, il nous prend pas pour des stupides, ça va.
Il nous écrit le vocabulaire au tableau, des fois, pour si on sait pas l'écrire, comme "échelle mobile", et quand il écrit pas au tableau, il nous aide en prononçant même les lettres muettes.
"Affluxe" (donc, "afflux")
"Les monnaiesse" (donc, "les monnaies" (nan j'te prends pas pour un stupide non plus))
Ou alors son célèbre "monnaie-avec-deux-N", qu'il nous sort à peu près souvent, histoire qu'on mémorise bien qu'il y a deux N, si on le savait pas.
Il nous fait de petites confidences sur la langue française,
"Si on arrive à la fin d'une phrase il faut mettre un point."
"... en viennent à réclamer, c'est pratique la liaison comme ça on sait qu'il y a un T."
Il a une technique particulière parfois, tu sais, tu connais Le Bourgeois Gentilhomme de l'ami Jean-Baptiste ?
Le passage à propos de "Belle Marquise, vos beaux yeux me font mourir d'amour", tu maîtrises ?
Bah il fait un peu près pareil.
Il prend des mots, il les mélange dans tous les sens, et comme ça il arrive à faire 14.521 phrases différentes, mais qui veulent toutes dire pareil.
Hier il a réussi ça avec principalemnt les mots "propagation", "libre-échange" (parler de libre-échange au milieu des communistes !), "Europe", et "céréales".
Et bien sûr, il fait des blagues, même pas des blagues d'historiens qui sont compréhensibles que pour ceux qui connaissent les dates du règne de Justinien (aucune idée, j'ai oublié) ou le nom des ministres de Louis XIV (aucune idée, j'ai oublié aussi), nan juste des blagues normales pas drôles compréhensibles par le commun des mortels sans culture historique particulière.
"Des blablabla peu chers - rien à voir avec Marseille" (elle il nous a avoué qu'il l'avait préparée depuis deux semaines, avoue qu'elle valait le déplacement (j't'explique pas le lien avec "peuchère", ça va ?)).
"... comme l'or - c'est pas le café."
Là tu te dois d'avouer que tu comprends parfaitement les rires convulsifs de l'assemblée, environ un par exemple cité, plus tous ceux que j'ai pas notés, des fois je prenais le cours mine de néant.
Mais n'empêche que ça passe le temps de noter tout ça, hein, t'as moins l'impression d'être à l'agonie, et les gémissements de souffrance paraissent plus lointains, c'est tout bénéf'.
Alors c'est mon prof d'histoire économique et sociale à l'époque contemporaine, que j'ai le vendredi de 14h à 15h, pour la plus grande allégresse de tous les élèves qui suivent le cours.
Déjà , on peut noter qu'il a des idées suicidaires, ou bien l'envie de voir une révolte de ses propres yeux, qu'en sais-je, mais tu noteras que dans un cours d'histoire économique et sociale, ne parler que d'économie, c'est profondément courageux quand on sait qu'il y a des bandes de syndicalistes-communistes-trucs en -istes dans la salle (je suis plutôt au fond de la salle et une des phrases récurrentes que j'entends c'est "quand est-ce qu'on parle du social ?").
Bref, l'ambiance dans la salle pendant cette heure de cours tape dans l'un brin paradoxal.
Elle navigue entre les gémissements faibles de souffrance, comme si c'était une salle de convalescence dans un hôpital, un fraîchement amputé d'la jambe avoisinant un grand brûlé (note qu'à mon avis dans un hôpital ils sont pas dans le même service, quand j'y pense, mais on a qu'à dire un hôpital d'il y a méga longtemps).
Et d'autre part, on entend assez fréquemment des éclats de rire, absolument nerveux à mon avis (je confirme, c'est franchement convulsif), venant de gorges éparses.
Mais alors, la dernière fois, même si je sais que personne l'a lu, je t'ai mis le plan du cours, du coup ça te donne une idée de l'esclaffe.
Ensuite, deux-trois êtres humains de ma connaissance ont eu l'honneur d'entendre la voix du prof, parce qu'enregistrer le cours sur lecteur MP3, c'est le bien (3), des fois que j'ai une absence pendant le cours et que j'oublie de noter.
Qui plus est, le prof est assez dingue dans son genre, et ça doit venir de ça les rires nerveux, là .
(Prépare-toi présentement à subir une énumération des faits et gestes gaussants du prof, ou à refermer la fenêtre, au choix)
Déjà , il est d'une logique imparable :
"... le traité de commerce avec diminution des droits de douane, ce qui a pour conséquence de diminuer les droits de douane."
"Blablabla et/ou, parce qu'il peut y avoir "et" ou "ou", blablabla" (j'ai pas retenu ce qu'il y avait à la place des "blablabla", mea culpa).
Ensuite, il nous prend pas pour des stupides, ça va.
Il nous écrit le vocabulaire au tableau, des fois, pour si on sait pas l'écrire, comme "échelle mobile", et quand il écrit pas au tableau, il nous aide en prononçant même les lettres muettes.
"Affluxe" (donc, "afflux")
"Les monnaiesse" (donc, "les monnaies" (nan j'te prends pas pour un stupide non plus))
Ou alors son célèbre "monnaie-avec-deux-N", qu'il nous sort à peu près souvent, histoire qu'on mémorise bien qu'il y a deux N, si on le savait pas.
Il nous fait de petites confidences sur la langue française,
"Si on arrive à la fin d'une phrase il faut mettre un point."
"... en viennent à réclamer, c'est pratique la liaison comme ça on sait qu'il y a un T."
Il a une technique particulière parfois, tu sais, tu connais Le Bourgeois Gentilhomme de l'ami Jean-Baptiste ?
Le passage à propos de "Belle Marquise, vos beaux yeux me font mourir d'amour", tu maîtrises ?
Bah il fait un peu près pareil.
Il prend des mots, il les mélange dans tous les sens, et comme ça il arrive à faire 14.521 phrases différentes, mais qui veulent toutes dire pareil.
Hier il a réussi ça avec principalemnt les mots "propagation", "libre-échange" (parler de libre-échange au milieu des communistes !), "Europe", et "céréales".
Et bien sûr, il fait des blagues, même pas des blagues d'historiens qui sont compréhensibles que pour ceux qui connaissent les dates du règne de Justinien (aucune idée, j'ai oublié) ou le nom des ministres de Louis XIV (aucune idée, j'ai oublié aussi), nan juste des blagues normales pas drôles compréhensibles par le commun des mortels sans culture historique particulière.
"Des blablabla peu chers - rien à voir avec Marseille" (elle il nous a avoué qu'il l'avait préparée depuis deux semaines, avoue qu'elle valait le déplacement (j't'explique pas le lien avec "peuchère", ça va ?)).
"... comme l'or - c'est pas le café."
Là tu te dois d'avouer que tu comprends parfaitement les rires convulsifs de l'assemblée, environ un par exemple cité, plus tous ceux que j'ai pas notés, des fois je prenais le cours mine de néant.
Mais n'empêche que ça passe le temps de noter tout ça, hein, t'as moins l'impression d'être à l'agonie, et les gémissements de souffrance paraissent plus lointains, c'est tout bénéf'.
Nan mais en plus y'en a qui se plaignent de leurs 3h de cours de la semaine qui sont en plus difficiles, mon dieu c'est vrai que ca doit etre dur de rester éveiller 4h par jour environ ;-)