Aujourd'hui on va parler d'un monsieur qui s'appelle Raymond.
Bonjour Raymond !
Raymond n'a aucun rapport avec les fruits de la passion (blague de connaisseurs).
Donc parlons un peu de Raymond, ça vaut Osiris ou les nains psychopathes, je trouve. C'est une histoire que je tiens de mon prof d'histoire religieuse moderne, alors si y'a des erreurs, il faut t'en prendre à un prof d'historien avec un nom de cycliste (qui commence par Laurent).
Raymond est espagnol, comme son nom ne l'indique pas. Il a vécu dans le passé moyenâgeux chez les aristos.
Raymond était donc un noble du XIIIe siècle. C'était sûrement un fils à papa du coup, surtout qu'il était fils unique. Il avait une vie de débauche et tout le tremblement (note qu'au Moyen-âge, la poésie ça fait partie de la débauche, alors faut doser), d'ailleurs un jour ou plutôt une nuit, il composait des chansons d'amour, peut-être avant de se mettre à la recherche d'un balcon avec jeune fille intégrée. Mais il a pas eu le temps de faire ça, parce que Jésus est arrivé, pas sur un destrier comme Zorro ou le prince charmant, mais plutôt par le truchement de la pensée. En même temps il était déjà mort à l'époque, il pouvait plus trop chevaucher.
Donc pendant que Raymond cherche quelque chose qui rime avec "passion" (saucisson), voilà le Christ en croix qui déboule au milieu de ses pensées. Ça l'a un peu refroidit, Raymond. Tu m'étonnes.
Et puis un autre jour, rebelote, le Christ en croix qui revient. Et encore une autre fois. Et encore une autre fois. Bref, il avait clairement une tumeur au cerveau pour avoir des hallucinations pareilles, mais ils avaient pas encore inventé le Dr Shepherd à l'époque.
Raymond ne sait pas trop quoi faire, alors il demande à Dieu. À l'époque de toute façon, ils demandaient tout à Dieu, il devait être surbooké le pauvre. Maintenant ça va. Donc Raymond demande à Dieu, Dieu n'a même pas le temps de répondre, Raymond il fait les questions et les réponses.
"Que signifient ces visions, Ô Dieu ?
_ Ha, j'suis sûr que tu veux que je me mette à ton service pour convertir les infidèles !"
Bon je vois pas le rapport entre Jésus sur la croix et les infidèles, mais on va pas contester Raymond.
Alors il abandonne sa vie de débauche avec de la poésie et des chansons d'amour, et il va convertir les infidèles. Par exemple il va à Miraman (si tu sais pas où c'est, moi non plus) et il crée un collège où on apprend surtout les langues et comment devenir un bon petit missionnaire. Tout un programme. Et figure-toi que ça marche pas. Son programme il attire pas le chaland. (On se demande pourquoi.)
Mais notre brave Raymond ne se laisse pas démonter, il monte à la capitale comme l'on fait des millions d'autres personnes de tout temps, et arrivé à Paris il fonde une nouvelle école. Une école de langues orientales. Ça ressemble pas trop à de la conversion d'infidèle, si tu veux mon avis, mais on va pas chipoter. Il fait son école et après ça il veut aller voir le pape, qui s'appelait Nicolas à l'époque. En fait il veut l'impressionner et tout et que Nicoco lui dise que c'est méga, mais manque de bol, il en a rien à battre le type. Il s'en contre-tamponne des langues orientales. Mais Raymond, jamais découragé, il s'en fout, il va voir Philippe le Bel le roi de France en se disant qu'il aura plus de succès.
Là je sais pas si ça marche ou pas, c'est pas écrit dans mon cours.
Ellipse temporelle donc.
Nous retrouvons notre brave Raymond en route pour Tunis, à l'âge de soixante ans environ. C’est que le temps à passé depuis les visions et autres hallucinations.
Là il va voir les intellectuels du bled pour parloter un peu avec eux. On appelait ça une dispute à l'époque. Donc ils disputent, ils disputent, c'était pas un modeste le p'tit Raymond, à toujours vouloir montrer comment qu'il fait les choses bien et qu'il sait plein de choses. D'ailleurs les Tunisois ils sont méga impressionnés, parce que Raymond parle bien arabe et tout, mais du coup ça les fait un peu flipper. Alors ils le balancent au sultan.
Haa on est pas aidés entre le vantard et les balances, je ne te le fais pas dire !
Le sultan, ni une, ni trois, il met Raymond en prison. C'est juste pour pouvoir l'expulser, il voulait pas le trucider, t'inquiète pas. D'ailleurs lui, il avait pas tellement envie d'aller en prison sans passer par la case départ ni rien, alors il s'est évadé. Après ça il repart à Naples. Il retente un petit coup d'aller voir le pape pour l'impressionner, mais ça marche pas mieux que la première fois, alors il reprend la route.
Bonjour Raymond !
Raymond n'a aucun rapport avec les fruits de la passion (blague de connaisseurs).
Donc parlons un peu de Raymond, ça vaut Osiris ou les nains psychopathes, je trouve. C'est une histoire que je tiens de mon prof d'histoire religieuse moderne, alors si y'a des erreurs, il faut t'en prendre à un prof d'historien avec un nom de cycliste (qui commence par Laurent).
Raymond est espagnol, comme son nom ne l'indique pas. Il a vécu dans le passé moyenâgeux chez les aristos.
Raymond était donc un noble du XIIIe siècle. C'était sûrement un fils à papa du coup, surtout qu'il était fils unique. Il avait une vie de débauche et tout le tremblement (note qu'au Moyen-âge, la poésie ça fait partie de la débauche, alors faut doser), d'ailleurs un jour ou plutôt une nuit, il composait des chansons d'amour, peut-être avant de se mettre à la recherche d'un balcon avec jeune fille intégrée. Mais il a pas eu le temps de faire ça, parce que Jésus est arrivé, pas sur un destrier comme Zorro ou le prince charmant, mais plutôt par le truchement de la pensée. En même temps il était déjà mort à l'époque, il pouvait plus trop chevaucher.
Donc pendant que Raymond cherche quelque chose qui rime avec "passion" (saucisson), voilà le Christ en croix qui déboule au milieu de ses pensées. Ça l'a un peu refroidit, Raymond. Tu m'étonnes.
Et puis un autre jour, rebelote, le Christ en croix qui revient. Et encore une autre fois. Et encore une autre fois. Bref, il avait clairement une tumeur au cerveau pour avoir des hallucinations pareilles, mais ils avaient pas encore inventé le Dr Shepherd à l'époque.
Raymond ne sait pas trop quoi faire, alors il demande à Dieu. À l'époque de toute façon, ils demandaient tout à Dieu, il devait être surbooké le pauvre. Maintenant ça va. Donc Raymond demande à Dieu, Dieu n'a même pas le temps de répondre, Raymond il fait les questions et les réponses.
"Que signifient ces visions, Ô Dieu ?
_ Ha, j'suis sûr que tu veux que je me mette à ton service pour convertir les infidèles !"
Bon je vois pas le rapport entre Jésus sur la croix et les infidèles, mais on va pas contester Raymond.
Alors il abandonne sa vie de débauche avec de la poésie et des chansons d'amour, et il va convertir les infidèles. Par exemple il va à Miraman (si tu sais pas où c'est, moi non plus) et il crée un collège où on apprend surtout les langues et comment devenir un bon petit missionnaire. Tout un programme. Et figure-toi que ça marche pas. Son programme il attire pas le chaland. (On se demande pourquoi.)
Mais notre brave Raymond ne se laisse pas démonter, il monte à la capitale comme l'on fait des millions d'autres personnes de tout temps, et arrivé à Paris il fonde une nouvelle école. Une école de langues orientales. Ça ressemble pas trop à de la conversion d'infidèle, si tu veux mon avis, mais on va pas chipoter. Il fait son école et après ça il veut aller voir le pape, qui s'appelait Nicolas à l'époque. En fait il veut l'impressionner et tout et que Nicoco lui dise que c'est méga, mais manque de bol, il en a rien à battre le type. Il s'en contre-tamponne des langues orientales. Mais Raymond, jamais découragé, il s'en fout, il va voir Philippe le Bel le roi de France en se disant qu'il aura plus de succès.
Là je sais pas si ça marche ou pas, c'est pas écrit dans mon cours.
Ellipse temporelle donc.
Nous retrouvons notre brave Raymond en route pour Tunis, à l'âge de soixante ans environ. C’est que le temps à passé depuis les visions et autres hallucinations.
Là il va voir les intellectuels du bled pour parloter un peu avec eux. On appelait ça une dispute à l'époque. Donc ils disputent, ils disputent, c'était pas un modeste le p'tit Raymond, à toujours vouloir montrer comment qu'il fait les choses bien et qu'il sait plein de choses. D'ailleurs les Tunisois ils sont méga impressionnés, parce que Raymond parle bien arabe et tout, mais du coup ça les fait un peu flipper. Alors ils le balancent au sultan.
Haa on est pas aidés entre le vantard et les balances, je ne te le fais pas dire !
Le sultan, ni une, ni trois, il met Raymond en prison. C'est juste pour pouvoir l'expulser, il voulait pas le trucider, t'inquiète pas. D'ailleurs lui, il avait pas tellement envie d'aller en prison sans passer par la case départ ni rien, alors il s'est évadé. Après ça il repart à Naples. Il retente un petit coup d'aller voir le pape pour l'impressionner, mais ça marche pas mieux que la première fois, alors il reprend la route.
(Ça c'est Raymond Lulle qui prêche.)
Il va en Europe centrale (qu'est-ce qu'il voyage ce Raymond !) et après il va en Algérie. En Algérie, il s'arrête dans un bled qui s'appelle Bougie. Comme une bougie, c'est facile comme tout à retenir. Là , devine quoi ?
Toujours pas apprécié dans le Maghreb, notre brave Raymond se retrouve encore une fois en prison. Cette fois-ci il s'échappe pas, mais il profite du fait qu'il est lavé nourri blanchi pour vaquer à ses occupations. Il écrit des traités en arabe et autres trucs trop super (ils avaient pas encore inventé surfer sur Internet à l'époque, et les livres c'était pas monnaie courante, alors il s'occupait comme il pouvait sans taper dans la débauche, il voulait pas revoir Jésus ensanglanté et tout).
Entre temps, les geôliers lui demandent si par hasard, comme il est au Maghreb, il voudrait pas se plier aux coutumes locales et devenir musulman, tant qu'à faire.
Note l'ironie, le type il débarque là pour convertir les infidèles et finalement c'est les infidèles qui veulent le convertir. Mais lui il veut pas. Alors vite fait bien fait on l'expulse de Bougie et on le met sur un bateau avec retour à la case départ.
Mais là , attention, tuntuntuntuntuntuntuntun (ça fait musique angoissante ou pas ?).
Donc TUNTUNTUNTUNTUNTUNTUN, le bateau fait naufrage ! Ohlala, mais ce pauvre Raymond, te demandes-tu ? En fait non tu te le demandes pas, je sais, tu vois bien que j'ai continué à écrire donc ça veut dire qu'il est pas mort.
Merci bien de me briser tout le suspens.
Donc, aussi fort qu'Orlando dans Kingdom of Heaven (chef d'œuvre du septième art s'il en est (huhu)), il survit au naufrage. Mais là où il est encore plus fort, c'est que Raymond, il a soixante-dix ans à l'époque.
Il rentre en Europe et là il harcèle les cardinaux (il a laissé tomber l'idée du pape) pour qu'ils créent des chaires orientales en Europe.
Après ça, tu vas penser qu'il le fait exprès, mas qu'est-ce qu'il fait Ray ? il retourne au Maghreb. Obstiné, je te dis. Comme on change pas une équipe qui gagne, il retourne à Bougie en Algérie. Et là , il prêche.
Alors ça fait cinquante ans qu'il a interprété ses visions en "il faut aller convertir les infidèles", et je te ferais dire que dans mon cours c'est la première fois qu'il prêche le gugusse. À quatre-vingts ans passés.
Les habitants de Bougie, qu'on appelle peut-être les Bougeoirs, je sais pas, sachant que la dernière fois quand il a pas voulu devenir musulman ils l'ont chassé, t'imagines bien que là quand il leur dit "devenez chrétiens c'est méga-cool", ils le prennent plutôt mal.
Ils regardent Raymond, ils regardent par terre. Ils regardent Raymond, ils regardent par terre. Ils s'accroupissent. Ils prennent des pierres qui traînaient par là dans leur main.
Et là le but du jeu, c'était d'attendre la tête de Raymond avec la caillasse.
Un bras ou une jambe, 10 points. Le torse, 20. Mais la tête, 50 points !
C'est triste pour Raymond, de mourir lapidé à 80 ans. Du coup il meurt pas.
Un survivor notre Raymond, admire la persévérance ! Il survit aux prisons maghrébines, à un naufrage, et maintenant à une lapidation !
Alors il y a de gentils marins qui trouvent Raymond laissé pour mort au milieu de la rue, et ils l'embarquent avec eux et ils le ramènent à Majorque chez lui. Ça fait soixante ans qu'il y a pas mis les pieds et y'a plus un pécore dans le bled qu'il connait, mais tant pis, c'est chez lui quand même.
Et là il meurt.
Et c'en est fini de Raymond Lulle.
P.S. : J'ai vu sur Internet des différences avec ma jolie histoire, mais j'ai pas voulu me lancer dans un patchwork, alors c'est uniquement la version de mon cours, et pour les erreurs, reporte-toi aux instructions précédemment données.
(J'ai modifié l'article)