Vendredi j'ai eu mon dernier cours de licence et y'a pas eu de tremblement de terre ni de feu d'artifice. Y'a pas eu de déclic, je pourrais très bien retourner en cours vendredi prochain et tout serait pareil.
C'est comme en Égypte. J'attendais ça depuis dix ans et c'est arrivé. Mais y'a pas eu de déclic. Je me suis dit à un moment je vais me rendre compte que je suis en Égypte, ça va faire tilt et je le saurai.
Mais il s'est rien passé dans l'avion ni sur le Nil. En visitant des temples ou en voyant le trône d'or de Toutankhamon. À l'intérieur de tombes de Pharaons ou dans les souks. Au pied des pyramides.
Y'a pas eu de déclic. J'y étais et puis voilà .
Vendredi matin j'étais en cours et maintenant j'y suis plus. Dans deux semaines j'aurai fini mes examens et ma licence, et puis voilà .
J'aimerais qu'il y ait un tilt, un ding, un gong, un paf, quand quelque chose s'arrête ou quelque chose commence. J'aimerais m'en rendre compte d'un coup et voir que tout a changé. Je m'en rends jamais compte d'un coup et je m'en rends jamais compte progressivement non plus. À un moment ça arrive, et puis voilà c'est là .
Finalement avec pomme ça a été pareil. Il m'a embrassée et voilà il l'avait fait. Je ne me souviens pas d'un tremblement de terre ni d'un feu d'artifice non plus à ce moment-là . Quand je l'ai vu pour la première fois j'avais fait le décompte des jours des heures et des minutes, je regardais sur le bord des rails le nombre de kilomètres avant Bruxelles, ça diminuait, ça diminuait, et mon stress augmentait. C'était le jour où j'étais le plus stressé de ma vie. Et finalement la minute est arrivée, je suis descendue du train et il était là , et voilà . Je me suis dit que j'aimais pas son t-shirt. C'est vrai quoi, il aurait pu en mettre un joli pour la première fois qu'on se voyait, mais en fait non.
Au collège à la fin de l'année on faisait des pendus ou des batailles d'eau et on savait que c'était fini et qu'on reviendrait pas avant septembre.
Mais un jour je suis arrivée à la fac et j'ai l'impression qu'il y a pas de début et qu'il y a pas de fin, qu'il y a que des milieux.
Au cinéma il y a un générique. Les paroles s'arrête et la musique commence, c'est la sorte de feu d'artifice ou de tremblement de terre. Et tout ce que je trouve quand ça m'arrive, qu'un générique devrait commencer, c'est "et voilà ".
Dans moins de trois mois, peut-être que rien n'aura changé, ou peut-être que je vivrai même plus dans ce pays-là . Et je suis sûre que si ça arrive ça fera pas nouveau. Je serai pas dans l'appart de pomme mais un peu plus dans notre appart, et plus jamais j'habiterai chez mes parents comme si c'était chez moi et pas seulement chez mes parents. Le chez moi changera de pays. Mais je sais que si ça arrive, à un seul moment je me dirai "et voilà ", et ce sera tout.
Je m'embête toujours à faire des décomptes pour beaucoup de choses. Le temps avant de voir pomme, le temps avant de partir en vacances, le temps avant la fin des cours, et toutes autres sortes de temps, mais la minute qui suit la fin du décompte est exactement la même que la minute précédant la fin du décompte.
Je voudrais bien une fois voir le feu d'artifice ou sentir le tremblement de terre. Me dire "ça y est", plutôt que "et voilà ".
C'est comme en Égypte. J'attendais ça depuis dix ans et c'est arrivé. Mais y'a pas eu de déclic. Je me suis dit à un moment je vais me rendre compte que je suis en Égypte, ça va faire tilt et je le saurai.
Mais il s'est rien passé dans l'avion ni sur le Nil. En visitant des temples ou en voyant le trône d'or de Toutankhamon. À l'intérieur de tombes de Pharaons ou dans les souks. Au pied des pyramides.
Y'a pas eu de déclic. J'y étais et puis voilà .
Vendredi matin j'étais en cours et maintenant j'y suis plus. Dans deux semaines j'aurai fini mes examens et ma licence, et puis voilà .
J'aimerais qu'il y ait un tilt, un ding, un gong, un paf, quand quelque chose s'arrête ou quelque chose commence. J'aimerais m'en rendre compte d'un coup et voir que tout a changé. Je m'en rends jamais compte d'un coup et je m'en rends jamais compte progressivement non plus. À un moment ça arrive, et puis voilà c'est là .
Finalement avec pomme ça a été pareil. Il m'a embrassée et voilà il l'avait fait. Je ne me souviens pas d'un tremblement de terre ni d'un feu d'artifice non plus à ce moment-là . Quand je l'ai vu pour la première fois j'avais fait le décompte des jours des heures et des minutes, je regardais sur le bord des rails le nombre de kilomètres avant Bruxelles, ça diminuait, ça diminuait, et mon stress augmentait. C'était le jour où j'étais le plus stressé de ma vie. Et finalement la minute est arrivée, je suis descendue du train et il était là , et voilà . Je me suis dit que j'aimais pas son t-shirt. C'est vrai quoi, il aurait pu en mettre un joli pour la première fois qu'on se voyait, mais en fait non.
Au collège à la fin de l'année on faisait des pendus ou des batailles d'eau et on savait que c'était fini et qu'on reviendrait pas avant septembre.
Mais un jour je suis arrivée à la fac et j'ai l'impression qu'il y a pas de début et qu'il y a pas de fin, qu'il y a que des milieux.
Au cinéma il y a un générique. Les paroles s'arrête et la musique commence, c'est la sorte de feu d'artifice ou de tremblement de terre. Et tout ce que je trouve quand ça m'arrive, qu'un générique devrait commencer, c'est "et voilà ".
Dans moins de trois mois, peut-être que rien n'aura changé, ou peut-être que je vivrai même plus dans ce pays-là . Et je suis sûre que si ça arrive ça fera pas nouveau. Je serai pas dans l'appart de pomme mais un peu plus dans notre appart, et plus jamais j'habiterai chez mes parents comme si c'était chez moi et pas seulement chez mes parents. Le chez moi changera de pays. Mais je sais que si ça arrive, à un seul moment je me dirai "et voilà ", et ce sera tout.
Je m'embête toujours à faire des décomptes pour beaucoup de choses. Le temps avant de voir pomme, le temps avant de partir en vacances, le temps avant la fin des cours, et toutes autres sortes de temps, mais la minute qui suit la fin du décompte est exactement la même que la minute précédant la fin du décompte.
Je voudrais bien une fois voir le feu d'artifice ou sentir le tremblement de terre. Me dire "ça y est", plutôt que "et voilà ".