[Tu peux lire, ou pas. Ce n'est pas intéressant, pas drôle, c'est rien en fait, j'te préviens.Tu peux essayer de comprendre, ou pas.Tu peux ne pas comprendre, ou est-ce encore un souhait futile ?Je l'ai écrit au fil de mes pensées, sans songer à la fin quand je tapais le début, sans me souvenir du début quand la fin arrivait.]Trois ou quatre fois que j'efface ?
Les bouts de phrases, les paragraphes. Le cliquetis des touches qu'on enfonce, les lettres qui s'égrènent sur l'écran, la page blanche qui se remplit, les idées qui se fixent.
Chasser tout souvenir et fixer la pensée,
Sur un bel axe d'or la tenir balancée,
Incertaine, inquiète, immobile pourtant ;
Éterniser peut-être un rêve d'un instant ;
[...]
Et tout disparaît.
Saperlipopette.
Mon mirage sert de.. Euhh ça sert à quoi un mirage ?
C'est drôle, ça tient compagnie. Enfin le mien, en tout cas. Non il est pas drôle, en fait. Mais il me fait rire.
Mon mirage s'appelle
Chocapic, je te l'avais dit ?
Chocapic parle, beaucoup beaucoup, plus ou moins sérieusement. Plus sérieusement.
Choocapic parle et
Emil songe, ça doit être ça.
"nan parce que je la trouve pas pareille, elle dit plus autant de conneries, elle est très songeuse."
Ça ça peut s'arranger.
Je n'ai rien à dire, mais s'il y a besoin que je parle, je peux parler. Je peux même recopier l'annuaire, si l'inspiration a chu.
Je peux être d'une coititude absolue, éteindre mon portable, couper
MSN, et rester dans ma chambre. Ou aller marcher, déambuler dans Dombs, me perdre dans des pensées inattendues.
Chanter, rire, pleurer, seul, sans but, au hasard ;
Après on pense que je suis triste.
C'est d'une logique déconcertante. Si elle va toujours bien et qu'elle parle tout le temps, quand elle ne parle pas ça veut dire qu'elle ne va pas bien.
Ça pourrait être logique mais ça ne marche pas comme ça.
Des fois c'est vrai, souvent c'est faux, il ne faut pas faire de généralités.
J'aime bien, euhh expérimenter.
Tu sais, m'arrêter de parler, pour voir au bout de combien de temps on s'en rendra compte. Dire des choses sans sens, pour voir au bout de combien de temps on me fera remarquer que je suis folle. Essayer de faire rire, ou sourire quelqu'un, et voir au bout de combien de temps j'y parviens.
Des fois je n'ai rien à dire, tout simplement. Ou je n'ai pas envie de dire ce qui me traverse l'esprit. Y'a ces sortes de choses qu'on ne partage pas.
Bonnet est doux, ma couette est chaude, la musique est agréable.
L'attente est longue, les pensées défilent, les minutes s'étirent, comme un chat au soleil.
D'un sourire, d'un mot, d'un soupir, d'un regard
[...]
Samedi, j'ai eu un sourire grand comme ça au moins, parce que j'ai regardé l'heure, et il était
20h20.
C'est assez extraordinaire, ça m'a mis d'une humeur terrible, parce que j'étais contente qu'il soit tôt, d'avoir encore la soirée devant moi, et tout ça tout ça.
Hier soir, j'ai regardé l'heure, et il était si tôt. Encore tant de temps à attendre avant d'aller voir
Morphée, ça m'a fait un sourire à l'envers. Ohh pas longtemps, à vrai dire. Quelques minutes, dizaines de minutes, je ne sais plus. Fixe l'heure qui passe et tu perds la notion du temps.
Après, il a fallu se remettre à parler. Falloir, parce que c'était inévitable, utile, distrayant.
Encore ce pauvre bonhomme qui a du me supporter, pauvre toi :p
(Je vais te faire une statue en pâte à modeler pour te prouver mon estime, si tu veux. Bleu, parce que c'est la couleur.)Tu sais,
0°K, c'est le froid absolu.
-273.15°C.
Quand on écrit ok, ça peut vouloir dire d'accord, ou
0°K.
Et parfois ça fait strictement le même effet, le froid absolu.
Il ne faut pas s'endormir quand on a froid, parce que sinon on risque de mourir d'un arrêt du coeur.
Le vend froid qui rougit les joues, le nuage qui sort de la bouche quand on respire, le bout des doigts gourds, l'envie d'un bain chaud et d'un bon livre, d'un chocolat chaud et de s'enfouir sous une couette, ça m'a jamais endormi.
C'est totalement le genre de trucs que je trouve vivifiant.
Un coup de vent, et combien de fois a-t-on pu associer ce souffle au mot "vivifiant" qui sortait de ma bouche ?
Le froid absolu me réveille peut-être.
-273.15°C0°KOKD'accord.
Faire une perle d'une larme ;
Le froid absolu me réveille peut-être.
-273.15°C0°KOKD'accord.
Qu'on dise que c'est vivifiant, ou qu'on dise tout court. Qu'on dise ce qui nous passe par la tête, ce qui traverse l'esprit, n'importe quoi, pour se réveiller.
Essayer d'appliquer ses pensées, en tentant d'oublier que ça peut saouler, juste faire ce qu'on a envie, parce qu'il nous semble qu'on ne pourra pas faire mieux.
Lire, et s'arrêter cinq minutes.Cinq minutes pendant lesquels on justifie un discours qu'on a tenu, qu'un
"je ne sais pas" se transforme en certitude, juste assez de temps pour nous dire que c'est le genre de questions auxquelles il vaut mieux répondre
"Non", et pas
"Oui", ni même
"Je sais pas".
Cinq minutes, et ces quelques mots qui s'affichent. Le frisson se justifie, puis on se réveille, quand il fait froid, il faut bouger, faire des mouvements, ne pas s'endormir, rien que parler, pour prouver qu'on est éveillé.
Du poète ici-bas voilà la passion,
Voilà son bien, sa vie et son ambiton.
À vrai dire hier soir, le froid absolu,
-273.15°C, aurait fait venir
Morphée, plus ou moins rapidement.
J'ai pas trouvé ça vivifiant, j'avais pas envie d'un bain chaud, ni d'un bon libre, ni d'un chocolat.
Mais s'enfouir sous la couette, tenter de se réchauffer comme ça, avoir le corps chaud et les pensées brûlantes. Le froid amène la fièvre.
Un
"je ne sais pas" qui se transorme en
"oui", et le marchand de plage n'a plus qu'à passer, pour abréger la soirée.
Mais voilà , on ne s'endort pas comme ça, et on trouve des justificatifs à une veille, et c'est un tour de manège, et le sourire à l'envers se remet à l'endroit, et les yeux brillent, et les paroles s'égrènent, et on observe, et on attend, et on espère, et on est jamais sûr de soi, mais on se dit qu'on a fait comme on pouvait.
Il faut se contenter de ce que l'on a, et se dire que les autres devront s'en satisfaire aussi, même si ça ne leur convient pas, parfois on a pas le choix.
Il faut prendre des résolutions, appliquer ses idées, imaginer que c'est utile, et faire comme si ça l'était.
Impromptu,
Alfred de Musset