Troisième et dernier épisode de l'épopée épopesque du jour du seigneur.
Le premier épisode c'était
quand on devait aller au point de rendez-vous à la fontaine Saint-Michel. Le deuxième épisode c'était
quand on pique-niquait sur la rive gauche tandis que les gens de la rive droite, heureux et rieurs, nous narguaient avec leur herbe et leur soleil (ça c'est un lien qu'il est long).
Le troisième épisode, c'est quand on s'en va de là .
Alors on s'en est allés du coin Ã
bouts de verre pique-nique. On aurait pu revenir sur nos pas, comme toute trace de logique nous le suggérait, et retourner au pont en bois qui est pas en bois mais de loin il a l'air en bois, mais c'est Satine qui organisait, donc elle décidait et on lui obéissait aveuglément et elle voulait pas revenir sur nos pas. Rapport au fait qu'il y avait des escaliers à monter, alors qu'en continuant le long des quais sur deux ou trois kilomètrres se trouvait un plan incliné qui nous permettait de rejoindre le trottoir sans avoir à lever le pied à chaque marche. Vu que y'avait pas de marches. Nous prîmes ce chemin et arrivés en haut, on est repartis d'où on venait, sauf qu'au lieu de longer les quais on longeait les trottoirs qui eux-même longeaient les quais. Mais au final on revenait quand même à notre longitude (ou latitude, je sais plus) de départ.
Grâce à ça, on a pu observer les bouquinistes avec leurs "boîtes vertes". Bah ils s'embêtent pas les types. Genre, y'en a un, il vendait le roman Mme Bovary en format de poche des années 80 à 3€. Neuf de l'année 2009 il coûte même pas 5€, j'ai envie de dire.
Bref, avec tous ces tours et détours pour éviter les escaliers, ça nous a donné soif, cette histoire. On a décidé d'aller dans un café pour boire un Coca. Douce utopie. Au premier café, le Coca coûtait 4€. Vu que personne ne voulait sacrifier un de ses reins pour permettre au groupe de boire (l'égoïsme des jeunes, halala), on est allés voir au café suivant. 5€ le Coca. À celui d'après, 4€ le Coca, retour au point de départ.
On était en train de penser se laisser mourir de soif et former une pile de squelettes comme marque de lutte contre le capitalisme, lorsque nous avisâmes un cyber café qui avait la gracieuse idée de vendre son Coca à 1.50€. Nous ne nous sentions plus de joie. Surtout qu'à côté dudit cyber café se trouvait un charmant petit parc. Enfin, on pensait qu'il était charmant.
Ni une, ni trois, Matthieu est parti en mission acheter à boire pour tout le monde. Après y'a fallu ruser comme des sioux pour le rembourser. Et là je m'insurge. J'avais trop réussi à lui refiler des sous pour rembourser l'à boire de pomme et moi, et Satine elle m'a appris pas plus tard que y'a quelques minutes que l'infâme monsieur il a remis les piécettes dans mon sac. Effectivement hier j'ai retrouvé des pièces qui trainaient au fond de mon sac mais ça a pas fait tilt, j'ai cru que j'avais accompli la mission, et paf tout l'édifice tombe à l'eau. Piou.
Mais bref, nous avions les boissons, donc on s'est dirigés vers le parc afin de déguster. Encore un endroit bucolique comme tout.
C'est un parc où y'avait un des plus vieux arbres de Paris, ça rigole pas. Y'avait un des plus vieux arbres de Paris, et des centaines de milliers de pigeons psychopathes. Au moins. Mais ça on l'avait pas vu depuis la rue, vu qu'ils étaient posés sur le sol et que y'avait un mur d'enceinte autour du parc. C'est quand on s'est assis sur le banc qu'on les a aperçus. Manque de bol, y'avait bien deux-trois humains parmi nous qui avaient peur des pigeons, qui aimaient pas les pigeons, ou quelque chose du genre. En plus de celle qui avait peur des moustiques mais ne citons pas de
nom.
On a quand même vaillamment bu nos Cocas en surveillant les psychopathes ailés du coin de l'œil et en nous livrant à une activité pédagogique : l'observation du touriste en goguette. Le touriste en goguette est un être fascinant.
C'est bien simple, au milieu du parc y'avait une moche statue en cire fondue, ou quelque chose s'en approchant. En face, à l'extérieur du parc, y'avait des arbres et des arbres des bords de Seine et c'est tout. Mais un peu sur la droite, on voyait Notre Dame.
Les touristes en goguette, qu'est-ce qu'ils font ? Ils font un gros tas, ils se regroupent devant la statue moche, sauf le plus laid d'entre eux qui est chargé de prendre les photos. Et là , pendant cinq minutes ils sont restés à se faire prendre en photo devant la statue moche. À peine la chargée du clic déclenchait l'appareil, à peine un gus s'extirpait du groupe pour lui apporter un nouvel appareil photo. Et y'en avait bien un ou deux qui se demandaient mais quand même, quel est le nom de ce délicieux monument que nous cachons allégrement avec nos corps ?
Jamais ils ne trouvèrent.
Enfin, au bout d'une décénnie ou environ, tout un chacun possédait dans son appareil photo numérique un souvenir de l'illustre monument parsien, alors ils sont repartis vadrouiller ailleurs, se faire prendre en photo devant les arbres près de la Tour Eiffel ou que sais-je.
Le groupe de touristes numéro deux, lui il a joué son rebelle, le groupe il s'est mis devant la grille du parc, et le photographe il tournait le dos à la statue moche. Ils voulaient pas de ça comme arrière-plan, ils préféraient les arbres des quais de Seine. Ça faisait plus folklorique. S'il s'étaient tournés de 30° ils auraient eu droit à Notre-Dame en arrière-plan, mais ça faisait trop cliché alors bon.
Du coup, avec
Castor et Pollux Agathe-
Axel-
Isabelle-
Laure-Matthieu-Pomme-Sébastien (ordre alphabétique bonjour), on a décidé que nous aussi on était des touristes top-moumoutes, alors on s'est téléportés jusqu'à la statue moche et j'ai immortalisé l'instant. Surtout que même les Parisiens du groupe ils se retrouvaient pas dans Paris, alors ça faisait vraiment touristes.
Même qu'on voit un bout de la cathédrale, si c'est pas la classe tout ça.
Si tu veux, dans l'ordre, on voit Matthieu, Axel, Pomme, Sébastien (les garçons à gauche), Isabelle, Laure, Agathe (les filles à droite). Et la statue moche. Qui est en fait une fontaine moche, pour tout t'avouer. Soit dit en passant, sur ces sept personnes, trois seulement sont nées dans les années 80, ça m'effraie.
NB : J'ai laissé la photo en grand format comme ça Laure et Axel vous pouvez la piquer, bande de piqueurs de photos.
Après avec pomme on est partis vers d'autres cieux, le jardin des Tuileries quoi (on voulait un peu de rive droite après toute cette rive gauche bucolique), donc je peux guère te dire ce qui s'est passé par la suite, j'ai cependant ouï dire qu'un pigeon avait confondu Satine avec les WC publics et qu'ils ont entendu un concert euh génial d'un chanteur bizarre. D'ailleurs y'a
Axel qui a raconté si ça te palpite.
Donc c'est sur ces belles paroles que je clos la saga de l'épopée épopesque du jour du Seigneur.
Le truc qui me donne méga envie de recommencer ça un jour prochain où on ira à Paris avec le scrogneugneu (sinon je peux toujours attendre les gugusses à Nancy, mais on a pas de rive gauche là -bas alors ça risque d'être moins bien, et nos pigeons ils sont obèses alors ça fait pas peur).