Le but de la sortie c'était un pique-nique sur les quais de Seine. Endroit bucolique, avec des quais, de la Seine et d'autres machins, où les pique-niqueurs parisiens se rejoignent pour de joyeuses heures de mangeage et bavardage au son des instruments de musique et du clapotis de la Seine, au milieu des rires de tous ces êtres heureux d'être là et des saluts émerveillés des touristes sur les bateaux-mouches.
Tel était le portrait que Satine nous avait dressé des quais de Seine.
Donc on s'est mis en route. On est partis vers le pont numéro 1, enfin le plus proche de la fontaine quoi. Le but du jeu étant de trouver un escalier qui nous mènerait jusqu'aux fameux quais. Et là ça tombe bien, y'avait un escalier. Sauf qu'il était de l'autre côté du pont, et Satine elle voulait aller du côté droit. Sur la rive gauche en fait, mais on marchait à contre-courant, alors la rive droite de Satine c'était la rive gauche de tout le reste de l'humanité. Mais on va pas chipoter.
Donc ce pont là il allait pas. D'ailleurs y'avait même pas de quais sur la rive gauche. De ce fait, nous avons vaillamment marché jusqu'au pont suivant, qui était si mes souvenirs sont bons notre point de départ, la bouche de métro, là où on a rejoint Axel, tout ça tout ça. Mais il y avait pas non plus de rive gauche sous ce pont-là .
Alors on a continué encore jusqu'au suivant, qui était le pont en bois qui est en fait pas en bois mais qui a l'air d'être en bois de loin. Et là , magie, y'avait des quais rive gauche et EN PLUS un escalier pour y descendre. On ne se sentait plus de joie, je ne te dis que ça. Alors on est descendus.
Et pomme il marchait cinq mètres devant tout le monde, rapport au fait qu'il est bizarre, du coup Satine a cru qu'il était énervé et elle s'est mise à trépasser de stress. Elle voulait trouver le plus vite possible l'endroit à pique-nique. Donc on a marché marché sur les quais de Seine. On a passé les endroits avec des rebords pour se mettre assis, les endroits avec des bancs, et pomme marchait toujours devant alors Satine était de plus en plus stressée. Donc on s'est arrêtés.
On a commencé à installer les couvertures, mais là une vile gourgandine est apparue telle l'empêcheuse de tourner en rond et elle nous a dit que non on peut pas se mettre là c'est un débarcadère à touristes, on voudrait pas qu'ils vous marchent dessus pour prendre des photos de Notre-Dame, ça serait tristoune. Alors on s'est décalés un peu, mais pas trop sinon pomme allait être encore plus énervé, on sait pas. Donc on s'est mis cinq mètres plus loin, au milieu de bouts de verre préalablement jetés à l'eau. Bon Satine a quand même trouvé le moyen de s'ouvrir la jambe, pratiquement sur toute la longueur, à cause d'un débris verrier, c'était affreux y'avait du sang PARTOUT, mais sinon c'était plutôt débarrassé.
Nous réinstallâmes les couvertures, nous sortîmes toute la nourriture de nos sacs, puis nous nous assîmes.
Et là , nous vîmes. Nous vîmes la rive droite, qui en fait était plutôt la rive milieu.
Juste en face de nous, de l'autre côté du bras de la Seine, c'était Notre-Dame et le petit parc juste à côté.Un endroit avec de l'herbe, des arbres, des amoureux, des papillons en joie, des oiseaux chantants et du soleil à foison. Nous regardâmes de notre côté, le béton, la Seine et son chapeau mort qui flottait, les bouts de verre, l'ombre. Nous poussâmes un petit soupir.
Alors là , pauvrette Satine, elle a passé les trois heures (minimoum) qui suivent à écouter des remarques comme quoi la rive gauche c'est vachement moins bien que la rive droite et pourquoi on est allés sur la rive gauche et la prochaine fois on ira sur la rive droite et regarde comme ils ont l'air plus heureux sur la rive droite et caetera et caetera. On était à trois avec pomme et Axel donc quand un se taisait un autre prenait le relais et donc ça s'arrêtait jamais et la pauvre Satine a failli se jeter à l'eau de désespoir, mais en fait non. On rigolait bien quoi.
Mais je te rappelle que Ninabel et Sébastien n'étaient toujours pas là ! Satine leur a téléphoné pour leur expliquer où nous nous trouvions. "Tu vois le pont qui a l'air en bois mais qui en fait est pas en bois sauf que de loin il a l'air en bois ? Bah tu le traverses et tu prends les escaliers et tu marches et tu tombes sur six personnes assisses par terre et c'est nous". Et là , par un mystère que je n'explique pas, la seule chose qu'ils ont comprise dans cette explication, c'est la partie alambiquée. Ils ont percuté le coup du pont mais ils ont pas saisi qu'ils devaient descendre alors ils nous attendaient dessus. Heureusement, Satine a eu l'idée de leur faire coucou à l'aide d'une bouteille d'eau vide et ils sont descendus vers l'endroit bucolique où nous étions.
On cherchait dans la foule une robe bleue et un copain blond, sauf qu'on avait jamais les deux ensemble, et quand on remplissait que la moitié du contrat on gagnait rien. Finalement tout de même on a trouvé la bonne robe bleue, sauf qu'elle avait des carreaux, et le copain blond, qui était blond ma foi. Mais nous on avait déjà fini de manger.
Du coup ils étaient tous les deux à manger pendant qu'on les regardait et qu'on faisait des remarques sur la rive gauche, et qu'on observait les bateaux-mouches pour savoir si oui ou non ça ressemblait à une mouche (bien sûr que ça ressemble à une) puis le dessert est arrivé, c'était le fameux crumble dont je t'ai parlé dans le précédent épisode, qui était "moche mais bon". Et voilà .
Le pique-nique-douille se finit ainsi, et nous remballâmes nos affaires sous le regard d'un vieux pervers psychopathe (au moins) qui nous a pas quittés des yeux. et nous nous mîmes en route vers d'autres cieux. Mais ceci est un autre épisode, avec des cocas à 5€ et le plus beau monument de Paris, que je te narrerai un autre jour.
Juste je dis pour conclure, le pique-nique il était top-moumoute, faut pas croire qu'on faisait que se plaindre, s'ouvrir la jambe sur du verre et regarder tristement la rive milieu. On était pas malheureux quoi, appelle pas SOS humains maltraités par Satine.